Les dangers du « sharenting » : vie privée des enfants et réseaux sociaux

Le terme « sharenting », composé des mots anglais “share” (partager) et “parenting” (parentalité), est un phénomène croissant à l’ère numérique. Il caractérise la tendance à publier, sur les plateformes de réseaux sociaux, des informations, des photos ou encore des détails personnels sur ses enfants.

L’étude menée par l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique (OPEN) révèle à ce titre que 53% des parents français ont déjà partagé sur les réseaux sociaux du contenu sur leurs enfants. Malgré l’apparence anodine et la volonté d’exprimer l’amour parental, le sharenting comporte des risques sérieux pour la vie privée et la sécurité des enfants…

Rappelant les dangers potentiels associés à cette pratique, la CNIL, tout en déconseillant fortement le partage de photos ou de vidéos d’enfants sur les réseaux, particulièrement sur des comptes publics, énumère alors une série de bonnes pratiques :

  1. Opter pour le partage via des applications de messagerie privée instantanée et sécurisée : certaines offrent même la possibilité d’envoyer des messages éphémères. L’utilisation du courrier électronique ou des MMS est également recommandée. Cette pratique permet d’éviter un partage « général » à tous vos abonnés.
  2. Demander l’accord de votre enfant ET de l’autre parent avant toute publication : les enfants n’ont souvent pas leur mot à dire lorsqu’il s’agit de partager des détails intimes de leur vie en ligne. Il est ainsi crucial pour les parents de solliciter l’accord de leurs enfants avant de partager des informations les concernant sur les réseaux sociaux. De plus, il est impératif de demander l’accord de l’autre parent : au-delà d’une atteinte d’ordre moral, ignorer l’obligation d’obtenir l’accord des deux parents peut avoir des conséquences juridiques sérieuses.
  3. Faire le tri : inutile de publier des photos ou vidéos de vos enfants en maillot de bain… ces données peuvent faire l’objet de détournement par des individus malveillants, pour créer de faux profils par exemple. Une bonne pratique reviendrait à cacher le visage de vos enfants (avec un emoji par exemple).
  4. Classer et créer des groupes ou catégories d’abonnés : amis proches, connaissances, familles… de cette manière, il sera plus aisé de savoir exactement à qui vous partagez ces informations.

Le mot de la fin :

Il est important de noter que les enfants peuvent également agir contre leurs parents en cas de non-respect de leurs droits.

En 2018, un adolescent de seize ans a ainsi porté plainte contre sa mère pour violation de sa vie privée. Le tribunal de Rome a ordonné à la mère de l’enfant d’arrêter de poster des photos de son fils sur les réseaux sociaux, sous peine d’amende.

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